Du P.1127 de 1957 à ce projet de 1981, Hawker puis BAe ont continuellement entrepris des études sur des avions STOVL supersoniques et envisagés presque toutes les solutions de sustentation, mais la meilleure restait le moteur Pegasus à tuyères orientables. Le P.1216 fut conçu sur cette constatation et utilisait un turboréacteur avec tuyère PCB pour obtenir des capacités supersoniques.

Cependant, le système PCB dégage beaucoup plus d'énergie que le Pegasus « sec » ce qui signifie pour la partie arrière du fuselage et la queue des vibrations et des contraintes thermiques importantes. Ainsi, sur les projets P.1212, P.1214 et P.1216, le fuselage était conçu avec des empennages montés sur des poutres, elles-mêmes fixées aux ailes, pour dégager les surfaces mobiles et l'arrière du fuselage des jets de gaz brûlant.

Les poutres du Hawker Siddeley P.1216 permettaient l'emport d'une grande variété d'armes tout en cachant les tuyères des missiles à guidage infrarouge. Il est d’ailleurs à noter que Yakovlev à retenue la même idée de poutre supportant les dérives pour cacher la tuyère principale sur son chasseur Yak-41 M. La partie avant de chaque poutre était démontable pour former un module d'armement. Le fuselage central à l'arrière de l'habitacle était devenu une simple nacelle moteur. Le concept permettait également d’éviter le dédoublement de la tuyère arrière du Pegasus ce qui donnait un rendement maximal tout en permettant la vectorisation sur 90° pour la sustentation.

Le turboréacteur Pegasus avait été conçu dans les années 50 et ne possédait plus un potentiel de développement suffisant pour un chasseur des années 90, ainsi un nouveau moteur Rolls-Royce appelé RB.422 fut conçu avec deux tuyères PCB à l’avant et une tuyère classique sans PC à l’arrière. Le très puissant turbofan RB.422 possédait deux soufflantes basse pression contrarotatives et, contrairement au Harrier, pouvait être remplacé sans démonter les ailes. Le Hawker Siddeley P.1216 avait un fuselage très léger obtenu en employant les fibres de carbone, les alliages d'aluminium/lithium et du titane.

Semblable au Hawker Siddeley P.1212, ce chasseur corrigeait les problèmes de contrôle de vol de ce dernier avec des surfaces mobiles différentielles à l'extérieur des poutres. Le contrôle était également facilité par des commandes de vol électrique. Le P.1216 permettait un décollage court sur de petite surface et pouvait atterrir verticalement à la fin d'une mission tout en ayant une bonne manœuvrabilité en vol. Une version embarqué avait un radar multi-modes pour la chasse et l’attaque au sol.

L’intérêt Britannique pour cet appareil a beaucoup grandi lors de la guerre des Malouines pour donner un successeur au Harrier et une maquette complète à été construite après des essais en soufflerie. Cependant cet appareil à été abandonné et semble bien devoir être le dernier projet de VTOL Britannique puisque le gouvernement Anglais a décidé de collaborer au développement du JSF Américain (sous la forme du Lockheed F-35B) bien que la participation Britannique se limite à quelques éléments comme la soufflante verticale.

Sources :

Harrier.org