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Les Yakovlev à décollage vertical
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X. Le Yak-38 M
Translate : in English in Spanish in German Création/Mise à jour : 21/10/2001
I. Origine du Yak-36
II. Caractéristiques du Yak-36
III. Les essais en vol du Yak-36
IV. Du Yak-36 au Yak 38
V. Le développement du Yak-38
VI. Caractéristiques du VM/Yak-36M/Yak-38
VII. Les essais en vol du Yak-38
VIII. Le Yak-38 en service
IX. Les dérivés du Yak-38
X. Le Yak-38 M
XI. Le Yak-41 M
XII. Description du Yak-41 M
XIII. Description -Suite-
XIV. Les essais en vol du Yak-41 M
XV. Le Yak-43
XVI. Tableau des VTOL Yakovlev
XVII. Liste des VTOL

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Cockpit du Yak-38 M

 

 

 

 

 

 

 

 

Le 27 Août 1981, le gouvernement Soviétique décide par décret le développement d'une version améliorée du Yak-38. Le nouvel appareil devait être capable d'emporter 1000 kg d'armement en mode VTOL. Ceci ne pouvait être réalisé que par l'installation de moteurs améliorés.

D'ailleurs, tout au long de la vie opérationnel du Yak-38, le firme Tumansky (plus tard Soyuz) a continué de développer le moteur de croisière/sustentation R-27 et en 1979 la firme avait commencé à tester le R-27VM-300 et finalement le R28V-300. La chambre de combustion et la turbine étaient presque identique, le compresseur avait des aubes légèrement plus grandes pour augmenter le flux d'air. La poussée au décollage était de 6940 kg.

Un des dernier Yak-38 M construit

Parallèlement, la firme Rybinsk avait développé une nouvelle version du moteur de sustentation RD-36-35 FVR, le RD-38, moteur qui avait un taux de compression de 5.6, un flux d'air accru (45 kg/s) et une température d'entrée de turbine plus élevée (1090°C) avec pour résultat une poussée de 3252 kgp. L'ensemble de ces améliorations moteurs permettaient de fournir 1100 kgp de poussée supplémentaire en mode VTOL.

La puissance supplémentaire permettait d'emporter une plus grande quantité de carburant et d'armement tandis que le reste de l'avion était peu modifié. La masse au décollage (VTOL) passait de 10 300 kg à 11 300 kg (ou 12 000 kg en mode décollage court). Les entrées d'air principales étaient légèrement élargies et les points d'emport sous voilure étaient renforcés pour emporter jusqu'à une tonne d'armement.

D'autre part, le Yak-38 M était équipé d'un train avant à roue orientable pour faciliter les déplacements de l'appareil sur le pont d'envol des navires. Des modifications furent également faites sur l'installation carburant pour permettre l'emport de réservoir largables sur les pylônes d'ailes.

Le "82-1", le premier prototype du Yak-38 M

Quatre prototypes ont été construit par l'OKB Yakovlev et numérotés 82-1 à 82-4, plus le banc LL-82, un fuselage d'essai en soufflerie. Le premier d'entre eux était un appareil de la série précédente (le n° 04-13). Les deux premiers prototypes sont apparus en 1982, le premier vol ayant lieu le 2 Décembre 1982 avec Youri Mitikov aux commandes, pilote qui avait joué un grand rôle dans le développement opérationnel en mer des versions précédentes. Le premier vol complet avec transition est réalisé le 10 février 1983.

Les essais en vol des prototypes du Yak-38 M ont durés jusqu'au 3 Juin 1983. Les essais en mer ont commencé avec l'appareil 82-1 à bord du croiseur porte-aéronefs Minsk au printemps 1984, le pilote étant Andrei Sinitsyn. Le 12 Avril 1985, le prototype "82-1" s'écrase lors de son 101 ième le pilote étant sauvé par le déclenchement automatique de son siège éjectable par le SK-M. La période des essais opérationnels a duré jusqu'en Juin 1985 avec les premiers appareils de série, après quoi le Yak-38 M est entrée en service.

La firme de Saratov a construit cinquante Yak-38 M. Un nombre restreint d'avion de la série précédente a aussi été porté au standard Yak-38 M. Cependant, bien que plus puissant que le Yak-38, et aussi probablement plus fiable, le Yak-38 M n'offrait pas beaucoup d'avantages opérationnels en raison de l'absence inexpliquée de réservoir de carburant largable.

Le croiseur porte-aéronef Minsk avec des Yak-38 visibles sur le pont

 

 

 

 

 

 

Les avions de production furent livrés à Severomorsk pour la flotte de la mer du Nord et à Vladivostok pour la flotte du Pacifique, quelques appareils furent aussi livrés au centre d'entrainement de l'aviation navale à Saki. Selon Yakovlev, la Royal Navy a mis en service 241 Harrier en 1969-81. Pendant cette période, la Royal Navy a perdu 25 pilotes lors de 83 crash, alors que la marine Soviétique a mis en service 115 Yak-38 en 1974-80, perdant seulement quatre pilotes lors de 36 crashs.

Un Yak-38 sur le pont d'un croiseur porte-aéronefs

Depuis 1985, les Yak-38 survivants ont été remplacés par des Yak-38 M et très peu de ces appareils ont été détruits. Dans la période 1991-93, qui a suivi l'effondrement de l'Union Soviétique, les quatre croiseurs lourds porte-aéronefs ont été retirés du service et les régiments de Yak-38 M dissous.

Plusieurs Yak-38 sont préservés, le 02-01 est au musée de Yakovlev, un des premiers avions de série (n°14) est au musée de Monino et un des derniers Yak-38 M construit (n°88) est à Zhukovskii.

le 0201 au musée de Yakovlev

Pendant l'été 1992, Sinitsyn et Yakimov ont convoyé un Yak-38 U aux Etats-Unis où il a été piloté par deux pilotes de l'US Navy. En septembre 1992, un Yak-38 M a été présenté à Farnborough. Aujourd'hui tous les Yak-38/38M sont en stockage longue durée et il est très improbable de revoir voler ces appareils. Ils ont souffert d'une capacité d'emport insuffisante, d'un rayon d'action limité et de temps entre révisions trop court pour être considérés comme vraiment réussis.

Sources :

Air & Cosmos n° 1354 du 25 Nov 1991 et n° 1392 du 21 Sept 1992)
Yakovlev Aircraft since 1924 de B. Gunston et Y. Gordon
Soviet X-Planes de B. Gunston et Y. Gordon
Russian Aviation Museum

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