Ce programme visait à développer un appareil destiné à intercepter des hostiles volant à 2 000 km/h et à des altitudes comprises entre l 000 et 23 000 m sur trajectoire d'abordage. Ce delta empenné devait être propulsé par deux réacteurs Mikouline R-IIF-300 développant chacun une poussée nominale de 3 802 daN (3 880 kg) et, avec réchauffe, de 5 625 daN (5 740 kg). Il devait également servir à la mise au point du radar Ouragan-5B, ce qui avait été impossible sur le Ye-150 qui avait attendu son réacteur pendant quelque 18 mois.

Le cône en matériau diélectrique (puisqu'il contient l'antenne du radar TsP) est fixe. Son triple angle de conicité est destiné à faire diverger l'onde de choc qui se forme devant l'entrée d'air. Pour reculer les caractéristiques de l'écoulement dans l'entrée d'air, le capot annulaire qui l'entoure coulissait vers l'avant grâce à une commande hydraulique sur la partie cylindrique extérieure du fuselage grâce à quatre glissières internes. En fonction de la vitesse, le capot annulaire pouvait prendre trois positions.

La voilure du Ye-152A était directement dérivée de celle du Ye-150, avec modification de l'emplanture au droit du deuxième longeron compte tenu de l'élargissement nécessaire du fuselage pour loger les deux réacteurs.

Les deux surfaces du stabilo étant identiques à celle du Ye-150, son envergure hors tout est plus grande (5,85 m contre 5,292 m). Pour améliorer les conditions d'atterrissage, le Ye-152A disposait de trois aérofreins (un sous le fuselage, deux sur les côtés) et d'un double parachute de freinage. Les réservoirs de combustible (six dans le fuselage, un entre les trappes du train principal et deux dans la voilure) avaient une capacité globale de 4 4001.

L'armement devait être composé de deux missiles air-air autoguidés K-9. Le système d'éjection assurait la protection du pilote par la canopée du poste de pilotage. Les principaux équipements comprenaient : une VHP RSIU-4V, un radio compas ARK- 54N, un répondeur IFF SRO-2 et une station "Meteorit". Un calculateur SRP et un pilote automatique étaient couplés au radar TsP.

L'avion est sorti d'usine en juin 1959 et a effectué son premier vol le 10 juillet 1959, piloté par G.K. Mossolov. Les essais en vol ont duré du 10 juin 1959 au 6 août 1960, soit 55 vols dont 51 sans points d'accrochage, deux avec pylônes et deux avec missiles K-9. Une vitesse de l 650 km/h avec points d'accrochage a été atteinte à 13 000 m au cours des essais.

Dix ré allumages en vol de réacteurs ont été effectués à des altitudes comprises entre 6 000 et 10 500 m. Dans chaque cas le réacteur est reparti à la première tentative en 15-25 secondes.

Sources :

Le texte de cette monographie est issus du DOCAVIA n°33 sur les avions MIG. Auteurs : R.A. BELIAKOV & J. MARMAIN