(crédit photos de ce dossier : Nasa, Douglas, Boeing)

Les trois sociétés participantes avaient donc polarisé leurs recherches sur le double principe de l'aile soufflée à forte cambrure hyper sustentatrice déjà expérimentée en France par Bréguet, mais, de plus, pivotante sur son axe d'incidence afin d'atteindre une vitesse nulle.

Les états-majors des trois armes précitées furent très intéressés par le projet Vought V-447 et signèrent le contrat commun AF-33 (657)-7268 portant sur le développement et la construction de cinq prototypes XC-142A (62-5921/5925).

L'appareil se présentait sous la forme d'un petit avion cargo trapu avec un fuselage à section quadrangulaire aux arêtes légèrement arrondies. Le fuselage comprenait à l'avant un vaste poste de pilotage largement vitré, puis la soute centrale et enfin, l'arrière relevé supportant les empennages.

La voilure, trapézoïdale et à faible allongement, était assujettie au fuselage en position haute et comportait des becs débordants de bord d'attaque et des volets hypersustentateurs à double basculement s'étendant sur toute la longueur du bord de fuite. Ces surfaces s'articulaient selon deux axes successifs et complémentaires, augmentant très sensiblement la cambrure du profil et engendrant un puissant effet porteur.

Comme déjà dit, la voilure pivotait selon son axe horizontal de centrage et pouvait atteindre une incidence voisine de 90 degrés, plaçant alors la voilure perpendiculaire à l'axe de symétrie longitudinal de l'appareil.

Les empennages étaient constitués par une surface verticale classique en légère flèche dotée d'une gouverne de direction et par un plan stabilisateur trapézoïdal monobloc et pivotant, pouvant adopter pour les vitesses lentes un angle très positif de braquage.

Le train d'atterrissage était du type tricycle escamotable. Les jumelages de roues du train principal se rétractaient dans des carénages situés à la base des flancs du fuselage, légèrement en arrière du centre de gravité. Le jumelage de roues à l'avant se relevait vers l'avant sous le poste de pilotage.

Il est à signaler que le train principal était maintenu en position sortie par deux longues jambes de force télescopiques oléopneumatiques s'articulant sur les longerons supérieurs du fuselage et s'escamotant, elles-mêmes, dans les flancs du fuselage, dans des logements étroits obturés par des portes.

La puissance motrice était délivrée par quatre turbopropulseurs Général Electric T-64 GE-1 de 2850 ch pour lesquels la société Hamilton Standard avait fabriqué des hélices quadripales spéciales dont les pales en fibre de verre particulièrement souples et résistantes étaient à commande de pas cyclique.

Sources :

Docavia n°20 sur les avions Vought. Auteur : Bernard Millot
Vought Heritage : le XC-142
Ling-Temco-Vought XC-142A Tri Service
Robert A. Champine